Loïs est figée, littéralement coincée entre les huit angles de son lit. Elle se rêve avec un corps plus rond pour rouler à travers le monde, mais rien n’y fait elle ne peut se détacher de ce lit. Sa seule option est d’entrer en elle pour explorer son désordre intérieur et comprendre ce qui la fige. Elle est aspirée dans le monde d’en bas en suivant une drôle de créature un peu essoufflée. Elle commence l’exploration de ce monde organique sans comprendre où elle se trouve. Balancée entre deux parois de l’estomac, elle écoute la complainte de cet organe à qui on ne laisse plus de répit. L’impression d’être à au cœur d’une société qu’elle connaît déjà. Ce balancement l’entraîne jusqu’au foie. La rencontre de ce second organe lui provoque un fort dégoût qu’elle n’arrive pas à maîtriser.

En voyageant dans son corps, elle part à la découverte de ses organes et de ses émotions. Une manière d’interroger ce qui nous compose, ce qui nous traverse, ce que l’on porte. À l’image des poupées russes, ces sociétés s’imbriquent entre elles, ce monde hiérarchique dans lequel nous vivons, nous le portons en nous, notre monde intérieur est à l’image de la société que nous habitons : l’estomac se fatigue comme un ouvrier à l’usine, le cerveau prend le dessus sur les autres organes… Et si on tendait l’oreille pour écouter les complaintes de ces organes, de nos organes ?

Soutiens : Théâtre de l'opprimé, Labo Victor Hugo de Rouen, Nouveau Gare au Théâtre de Vitry-sur-seine, la ligue de l'enseignement, Paris Anim', Ville de Paris, Mairie du 20ème Paris, CYAM et Fileuse.

Pendant 4 heures sans interruption, Anne-Sarah Faget et Cheriff Bakala lisent encore et encore ... Des parchemins envahissent le sol. Les mots attendent là de prendre vie avec un corps, une voix, une respiration. Au fil de la nuit, les deux performeurs déplient ces parchemins et se laissent traverser par les textes. Ils parlent et respirent au rythme des poèmes de Sony Labou Tansi qu’ils suspendent pour créer une forêt de mots, une forêt de corps-langages. Le corpus de textes choisi pour cette lecture nocturne est issu des recueils suivants. L’Acte de Respirer, Déjà… j’ai habité tous ces mots, Vers au vinaigre, la troisième France, Poema Verba et le Quatrième côté du triangle.

En reprenant les postures du baiser de Klimt l’artiste crée un espace à l’intérieur duquel le.a specteur.rice est invité à entrer, pour écouter le récit d'une rencontre. Cette installation nous parle des représentations du sentiment amoureux, des postures que chacun.e emprunte pour se conformer au désir de l’autre et des attentes que l’on formule et qui, parfois, transforme l’image de l’être à aimer. Ce double mouvement entre attente et conformité peut être lu avec le prisme d’une société hétéro-normative qui influence les postures en fonction du genre.

Au cœur du baiser est une proposition sensible autour de nos propres sentiments et de nos positions vis à vis de ces derniers, qui s’expérimente en solitaire.